Présentation d’une communication sur le thème « Une Suisse au-dessus de toute influence ? Impact des phénomènes nationaux et internationaux sur les réformes contemporaines des politiques publiques de défense suisses » dans le cadre du panel « Les politiques de défense comme politiques publiques »
Résumé de ma contribution
Notre contribution examine une transformation majeure de la politique de défense suisse, la réforme « Armée 95 », initialisée en 1989. Nous nous concentrons sur sa phase d’impulsion en recourant au cadre des coalitions de cause (ACF) et à la méthode du causal-process tracing. Nous recherchons les facteurs explicatifs du calendrier et de la décision en opérationnalisant une hypothèse de l’ACF qui explique le changement par l’effet d’événements internes ou externes au sous-système.
Après avoir décrit les coalitions polarisées qui agissent au sein du domaine, nous présentons les paramètres stables et les structures d’opportunités du sous-système au travers le modèle des flux de l’ACF. La démocratie directe représente à la fois une potentialité de changement et de stabilisation. Les facteurs centraux qui définissent le cadre d’une réforme (l’obligation de servir, le système de milice) sont fixés dans la Constitution fédérale. Avec la neutralité armée, ils sont peu susceptibles de changement car liés à une identité suisse traditionnelle. Le Conseiller fédéral en charge de la politique de défense, membre de l’exécutif et chef du Département Militaire Fédéral (DMF) dispose par contre d’une capacité substantielle d’adapter les autres variables.
L’élection d’un nouveau du chef du Département Militaire Fédéral apparaît comme un facteur central du déclenchement de la réforme, les influences internationales et domestiques jouant un rôle d’incitation et de soutien à la narration ultérieure du changement.
Je remercie le Dr Catherine Hoeffler pour ses pertinentes remarques.
20 septembre 2016
Université Paris 2 /CERSA
Salle des conseils, 12 place du Panthéon 75005 Paris.