Christian Bühlmann (2003). « Network Centric Warfare : des plates-formes au réseau. » SOGAFLASH: 27-31.
Les forces armées américaines, sur les traces prospectives de l’US Navy, cherchent à augmenter l’efficacité de leurs engagements par le biais de la supériorité de ’information (Information Superiority). En maîtrisant l’ensemble des renseignements sur l’adversaire, sur le milieu, de même que sur leurs propres troupes, en mettant en réseaux les senseurs et les systèmes de tir; les militaires américains estiment pouvoir réduire spectaculairement les délais, améliorer considérablement la précision des feux et rendre la manoeuvre encore plus décisive.
Cette vision est transposée dans la réalité par la Network Centric Warfare (NCW, Conduite de la guerre réseaucentrique) basée sur les concepts informatiques
modernes des entreprises. Son architecture comprend trois types de réseaux interconnectés: des réseaux de senseurs, des réseaux d’engagement et un réseau d’information, assurant le commandement de l’action et reliant tireurs et senseurs. Le concept NCW a été appliqué pour la première fois lors des opérations en Afghanistan de 2001 à 2002. Il est constamment adapté aux leçons tirées de ces engagements.
Cet article présente brièvement la révolution de l’information qui est à la base de la NCW, puis adresse les besoins militaires auxquels la NCW répond. Les composantes technologiques y seront évoquées, ainsi que quelques aspects critiques relevés. En conclusion, il sera démontré que si la Suisse n’a pas besoin de disposer en tout temps de la supériorité de l’information, la nécessité d’un système de conduite à l’échelon armée (joint) comme à l’échelon Forces terrestres (Land Forces) est indéniable.