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Un ancien ambassadeur suisse a récemment déploré que les
diplomates ne sont plus pressentis pour négocier avec les
gouvernements, mais sont cantonnés à des tâches
superficielles.Qu’en est-il?François Nordmann nuance ce point de
vue et rappelle que la diplomatie reste un art et non une
science
Au cours de la récente conférence des ambassadeurs, le chef de
l’une des plus importantes missions suisses à l’étranger s’est
plaint du fait que Berne ne savait pas utiliser ses ambassades.Il
n’avait jamais été consulté spécifiquement sur les relations entre
la Suisse et son pays de résidence, et n’avait presque jamais reçu
d’instructions.
La semaine dernière, M. Paul Widmer, ancien ambassadeur de
Suisse, qui enseigne à l’Université de Saint-Gall, publiait un essai dans
la NZZ[1] dans lequel il reprenait
ce point de vue à sa façon.La diplomate contemporaine – sur
laquelle il a écrit nombre d’ouvrages – a élargi son champ d’action
au détriment de la profondeur.L’ambassadeur est de moins en moins
sollicité pour ses vues sur son pays de résidence ou pour donner
des informations à sa capitale.Les nouvelles technologies de
communication, l’immédiateté des relations personnelles entre
ministres et hauts responsables rendent superflu le recours au
diplomate en poste.En revanche, on attend de lui qu’il conduise une
véritable diplomatie publique – à coups de conférences,
d’interventions dans les médias, de manifestations culturelles ou
sociales destinées à populariser son pays d’envoi.Sa fonction
première, la négociation de traités, est reprise par
l’administration centrale, qui lui dicte ses positions dans les
moindres détails, quand elle ne dépêche pas un haut fonctionnaire
pour mener les pourparlers à sa place….
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