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@Christophe Genoud présentait son récent ouvrage Leadership, agilité, bonheur au travail … Bullshit ! chez Payot Rive Gauche le 25.5.2023. Cette rencontre fut suivie avec attention par une trentaines de participantes et participants. Dans un dialogue cordial et détendu avec @Guillaume Mathelier, l’auteur a contextualisé et détaillé certains éléments de son livre.
Fidèle à sa narration, Genoud a expliqué comment il en est venu à lire la littérature managériale contemporaine et a fait part de sa consternation face à l’incurie du message proposé. De là sa volonté de remettre en question ce contenu. Il a tout d’abord justifié son choix d’une approche « humoristique, caustique et parfois polémique » dans laquelle il « dissèque une dizaine d’idées », de préférence à l’aide d’une tronçonneuse plutôt que d’un scalpel.
Le politiste a ensuite discuté plusieurs concepts, comme la bienveillance et l’authenticité pour en démontrer l’absurdité. S’appuyant sur la théorie de l’acteur stratégique développée par Crozier et Friedman (1977), il a expliqué que le pouvoir est immanent à l’organisation et que les approches modernes, qui cherchent à occulter ce phénomène, conduisent à des externalités négatives pour les managers et leurs collaborateurs. Ainsi, au modèle de l’acteur émotionnel et motif, qui a besoin de bienveillance (et qui se soumet à celui qui lui en apporte), Genoud préfère celui qui de l’acteur autonome qui recherche rationnellement à développer son propre pouvoir et sa liberté d’action par son imprévisibilité. Il a poursuivi son entreprise de remise en question par d’autres exemples comme le développement personnel.
En conclusion, face au développement du bullshit, reconnaissant que le salarié ne peut pas « renverser la table », Genoud propose plusieurs solutions:
- La nonchalance, à l’image de Bartelby d’Hermann Melville qui refuse toute les tâches qui lui sont attribuées d’un « I would prefer not to ».
- Questionner le bullshiter, en particulier le prier de fournir des références scientifiques qui justifient ses assertions.
- Raisonner par l’absurde, une stratégie qui s’applique bien à des assertions aporétiques dépourvues de preuves empiriques.
- Faire preuve d’humour et en rire.
- Finalement, renouer avec les philosophes cyniques qui tournaient en dérision l’autorité (de l’argument).
@Christian Bühlmann
Vous êtes trop modeste: votre intervention était hyaline. 👍