Pour changer, plutôt qu’en train, je suis rentré en bateau.
Dès le XVIème siècle, alors que la maison de Savoie commençait à s’étendre dans le Piémont, ses possessions originelles de l’Ouest des Alpes devinrent militairement vulnérables, parce que les cols qui reliaient les deux régions ne permettaient pas des mouvements de grande ampleur. Au nombre des solutions alors envisagées figuraient la neutralisation de la région. Trois siècles plus tard, en 1815, des communes sardes et françaises jouxtant la ville du bout du lac furent cédées à la Suisse par le second Traité de Paris dans le but de désenclaver Genève. En contrepartie, la Confédération devait assurer la protection du Nord de la Savoie et permettre le retrait des troupes savoyardes par le Valais. Lorsque la Savoie fut annexée par la France en 1860, la Suisse chercha sans succès à ce que le Nord de la Savoie lui soit cédé de manière à garantir la défense de Genève et de l’Est du canton de Vaud. Le problème de la neutralisation de la Savoie resta ouvert pendant la guerre de 1870 – 71 et la première guerre mondiale. En 1919, les puissances contractantes du Traité de Versailles prirent acte d’un accord entre la France et la Suisse abrogeant le droit de la Confédération d’occuper militairement la Savoie. Cet acte mit fin à la neutralisation du Faucigny et du Chablais français.