Ramuz, patrie, pays

« Je suis patriote parce que j’aime mon pays au sens géographique du mot, j’aime une certaine terre, un certain climat, un certain ciel; je les aime de nécessité. »

« J’aime cette terre parce que j’en sors, ce climat et ce ciel parce que j’en ai toujours été entouré; consentant par là au mystère qui préside pour chacun de nous à sa promotion à l’être, qui le fixe et l’oblige à un point dans l’espace, à un moment dans le temps. »

[…]

« Patriote est même trop fort: il faudrait pouvoir dire paysan, car il y a pays dans paysan; paysan n’engage que la terre et il y a « pères » dans patrie, il y a histoire dans patrie, il y a passé dans patrie: pays n’engage que le présent. Pays n’engage que la géographie; il ne fait pas allusion à des faits qui ont été, mais seulement à des choses qui sont … »

 

Charles Ferdinand Ramuz, Besoin de grandeur, Lausanne:Rencontre, 1968, p. 256.